L’hypnose chez l’enfant : une approche thérapeutique prometteuse

hypnose et enfant

L’hypnose, souvent perçue comme mystérieuse, trouve une place croissante dans les pratiques de soin pédiatrique. Loin d’être une simple curiosité, elle constitue un outil thérapeutique puissant, particulièrement bien adapté à l’univers de l’enfant.

Une réceptivité naturelle à l’hypnose

Des études scientifiques (Morgan & Hilgard, 1973) ont démontré que les enfants sont globalement plus réceptifs à l’hypnose que les adultes. Leur capacité à se concentrer intensément sur l’instant présent et à passer aisément de la réalité à un monde imaginaire constitue un terrain fertile pour la pratique hypnotique.

Selon Olness et Gardner (1988), l’aptitude hypnotique est limitée avant l’âge de 3 ans, atteint un pic entre 7 et 14 ans, puis décline progressivement à l’adolescence avant de se stabiliser, puis de décroître à un âge avancé.

Des indications variées

L’hypnose peut être utilisée dans de nombreux domaines de la pédiatrie :

  • Troubles de l’apprentissage

  • Énurésie et encoprésie

  • Troubles du sommeil

  • Phobies et angoisses

  • Allergies

  • Troubles gastro-intestinaux

Mais c’est dans la gestion de la douleur que ses effets sont les plus documentés. Elle a notamment montré son efficacité dans :

  • Les soins aux enfants brûlés (Wakeman & Kaplan, 1991)

  • Les douleurs liées au cancer (Hilgard & LeBaron, 1984 ; Liossi, 2001 ; Wild & Espie, 2004)

  • Les douleurs chroniques et abdominales récurrentes (Sokel et al., 1991)

  • L’arthrite juvénile (Walco et al., 1992)

  • Les céphalées (Olness et al., 1987)

L’hypnose permet à l’enfant d’activer ses ressources internes, de renforcer son autonomie et de développer des compétences insoupçonnées pour faire face à ses difficultés.

Comment utiliser l’hypnose avec un enfant ?

L’efficacité de l’hypnose repose avant tout sur une approche individualisée et bienveillante. Avant toute induction hypnotique, il est essentiel de :

  • Créer une relation de confiance avec l’enfant.

  • Identifier ses centres d’intérêt, ses passions, mais aussi ses peurs afin d’éviter les suggestions contre-productives.

  • Impliquer les parents, recueillir leur point de vue et leur collaboration.

  • Utiliser le vocabulaire de l’enfant pour décrire sa douleur.

  • Repérer son canal sensoriel dominant (visuel, auditif, tactile…) pour personnaliser les métaphores et suggestions.

  • Adapter les techniques au développement cognitif de l’enfant et à ses préférences.

  • Faire preuve de créativité et de souplesse selon les situations.

L’objectif n’est pas de supprimer ou nier la douleur, mais d’aider l’enfant à mieux la gérer. Il est important qu’il sache que l’usage de l’hypnose ne remplace jamais l’alerte nécessaire aux adultes quand la douleur persiste.

Par qui l’hypnose doit-elle être pratiquée ?

L’hypnose thérapeutique ne s’improvise pas. Elle doit être réalisée par des professionnels formés spécifiquement à cette pratique, qu’ils soient médecins, psychologues, infirmiers ou autres intervenants en santé mentale.

Une attention particulière doit aussi être portée à la communication avec l’enfant. En effet, notre cerveau ne retient pas la négation. Dire à un enfant « ne t’inquiète pas » peut, paradoxalement, renforcer son inquiétude. Il est préférable d’accueillir ses émotions, puis de l’accompagner vers des pensées plus apaisantes à travers l’imaginaire ou des récits symboliques.


Conclusion
L’hypnose est une approche complémentaire précieuse pour accompagner les enfants dans leurs troubles somatiques ou émotionnels. Son efficacité, combinée à l’imaginaire fertile de l’enfant, en fait un outil thérapeutique naturel et puissant. Encore faut-il qu’elle soit utilisée dans un cadre sécurisant, par des professionnels formés, et dans le respect de l’enfant et de son univers intérieur.

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