L’efficacité de l’optimisme : Et si vous souffriez en silence… pour aller mieux ?

Vous souffrez ? N’en parlez surtout pas à un psy ! Cela pourrait sembler cynique, voire irresponsable. Pourtant, derrière cette provocation se cache une révolution tranquille dans le monde de la psychologie, portée par le chercheur new-yorkais George Bonanno, dont les travaux bousculent un dogme solidement enraciné depuis Freud : la souffrance doit être dite, analysée, exprimée pour être surmontée.
Et si, au contraire, l’optimisme, le refoulement, voire l’oubli délibéré, constituaient des chemins plus efficaces vers la résilience ?
L’art d’aller bien sans en faire toute une histoire
Le 11 septembre 2001, Bonanno regarde les tours du World Trade Center s’effondrer depuis le toit de l’université Columbia. Puis, plutôt que de se ruer chez un confrère pour « traiter son choc », il descend… et loue une comédie. Un réflexe simple mais radical : détourner l’attention, injecter du rire là où la peur menace, changer de registre émotionnel.
Car George Bonanno a un credo : les gens sont naturellement résilients. Et pour beaucoup, le silence, l’oubli ou le rire sont bien plus puissants que l’analyse introspective. Contrairement à ce que nous rabâche la culture psy, exprimer sa douleur n’est pas toujours thérapeutique. Pire : s’y attarder pourrait nourrir la souffrance.
Des « refouleurs » étonnamment sains
Dans plusieurs études, Bonanno a démontré que ceux qui taisent leur chagrin ou refusent de s’attarder sur leurs traumatismes se rétablissent souvent plus vite que les autres. Ces individus, qu’il nomme les « refouleurs », manifestent moins de symptômes dépressifs, moins d’anxiété, et une capacité supérieure à rebondir, même après des drames majeurs comme le veuvage ou les attentats du 11 septembre.
Le rire – souvent considéré comme une fuite – s’avère chez eux une vraie arme d’adaptation. Il crée une distance psychologique, désamorce la gravité et restaure un équilibre émotionnel.
L’optimisme : un muscle de l’esprit
Bonanno ne nie pas la réalité de la souffrance. Mais il affirme que notre capacité à l’encaisser sans en faire un feuilleton est sous-estimée. Et si la clé du bonheur n’était pas la « guérison par la parole », mais la capacité à se projeter dans l’avenir malgré tout ? À faire preuve d’optimisme stratégique, même quand la vie frappe fort ?
Ce que ses recherches révèlent, c’est qu’une vision résolument positive du monde n’est pas naïve, mais profondément fonctionnelle. L’optimisme n’est pas l’ignorance, c’est un choix, un système immunitaire émotionnel.
Pourquoi cette idée dérange ?
Parce qu’elle menace une industrie entière : celle du traumatisme. En Occident, nous avons élevé l’expression de soi au rang de thérapie, de devoir, voire de citoyenneté émotionnelle. La culture du « parler pour guérir » est enracinée jusque dans notre philosophie. Refouler, en revanche, a mauvaise presse : on le relie à la névrose, au déni, à la pathologie.
Et pourtant, Bonanno et d’autres chercheurs montrent que le silence, la distraction, l’action ou même l’oubli sont parfois plus efficaces que la parole. Non, tout le monde n’a pas besoin de revivre son traumatisme pour s’en libérer. Parfois, il suffit de vivre, de continuer, de rire.
Le courage de taire
Loin de banaliser la douleur, Bonanno invite à repenser notre manière d’y répondre. Peut-on laisser à chacun le droit de guérir à sa façon ? Peut-on valoriser les stratégies de résistance silencieuses, plutôt que de présumer que tout silence est répression ?
L’optimisme, dans cette optique, n’est pas une posture forcée mais une forme de sagesse. Accepter que le malheur fait partie de la vie, sans en faire une identité. Avancer, même bancalement, sans attendre une rédemption complète.
Conclusion : Et si vous alliez bien, malgré tout ?
Loin du fantasme d’une guérison parfaite par la confession, l’approche de George Bonanno suggère autre chose : le bonheur n’est pas l’absence de douleur, mais la capacité à ne pas la laisser prendre toute la place. Un éclat de rire, un moment d’oubli, une distraction bien choisie peuvent être des actes de résilience.
Alors oui, vous souffrez peut-être. Mais peut-être aussi… vous en sortirez plus vite si vous n’y pensez pas trop.
Souffrir en silence n’est pas forcément toxique. Cela peut être un choix lucide, puissant, profondément humain.
Dans la même catégorie
Comment démasquer et se libérer de la blessure d’abandon
Je vous parle dans cet article comment vous libérer de la blessure d’abandon grâce à différente chose comme la thérapie en hypnose
La blessure d’injustice comment la reconnaître et l’apprivoiser
Je vous parle dans cet article de la blessure d’injustice, comment la comprendre et la libérer grâce à la thérapie en hypnose
Évaluer l’efficacité de l’hypnose : entre science, expérience et prudence
Bonjour, dans cet article vous trouverez toutes les informations pour vous aider à évaluer l’efficacité de vos séance d’hypnose.