Hypnose et cerveau : un voyage au cœur des zones cérébrales en état hypnotique

Pendant longtemps, on a cru que l’état hypnotique activait principalement l’hémisphère droit du cerveau — celui que l’on associe à l’intuition, à la créativité, à l’abstraction et aux fonctions visuo-spatiales. À l’inverse, l’hémisphère gauche, réputé pour sa logique, son raisonnement grammatical et son approche analytique, semblait moins sollicité en hypnose.
Mais les avancées en neuro-imagerie fonctionnelle ont largement remis en question cette vision simpliste.
L’hypnose à la lumière des neurosciences
Grâce à des techniques telles que la tomographie par émission de positons (PET scan) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), des chercheurs ont pu observer avec précision les zones cérébrales activées pendant l’hypnose. Les résultats montrent une réalité beaucoup plus nuancée, où plusieurs régions cérébrales sont mobilisées, et ce de manière dynamique selon le type d’induction ou de suggestion hypnotique.
Parmi les études phares, celles menées par Rainville et coll. (1999), Maquet et coll. (1999) et Faymonville et coll. (2000) ont mis en évidence une augmentation du flux sanguin cérébral (rCBF) dans certaines zones, notamment :
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Le cortex cingulaire antérieur, une région clé dans la modulation de la douleur et des émotions ;
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Les aires cortico-occipitales, impliquées dans le traitement visuel et l’imagerie mentale.
À l’inverse, des diminutions d’activité ont été observées dans les cortex temporaux et pariétaux, en particulier sur la face médiane des hémisphères cérébraux.
Hypnose et gestion de la douleur : une modification ciblée du cerveau
L’équipe de Pierre Rainville et Catherine Bushnell à Montréal a mené des recherches déterminantes sur l’analgésie hypnotique. En comparant l’activité cérébrale au cours de l’induction hypnotique et lors de suggestions spécifiques visant à réduire la douleur, ils ont mis en lumière un phénomène fascinant :
L’hypnose ne supprime pas la perception de la douleur de manière globale, mais modifie sélectivement certaines composantes de l’expérience douloureuse.
Deux dimensions de la douleur, deux réponses cérébrales
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La composante sensori-discriminative de la douleur (où ? combien ? comment ?) fait appel aux cortex somesthésiques primaire et secondaire, situés dans les lobes pariétaux.
→ Ces régions ne sont pas significativement modifiées par l’hypnose. -
La composante affectivo-émotionnelle (le ressenti désagréable de la douleur), elle, est traitée dans les régions cingulaire et insulaire, parties du système limbique.
→ Les suggestions hypnotiques ciblées peuvent réduire l’activité de ces régions, atténuant ainsi la dimension émotionnelle de la douleur, sans pour autant bloquer sa perception sensorielle.
Une cartographie cérébrale toujours en évolution
Loin d’être un état de simple « sommeil » ou une activation d’un seul hémisphère, l’hypnose engage des réseaux cérébraux complexes. L’état hypnotique semble reposer sur une réorganisation temporaire de l’activité cérébrale, facilitée par l’attention focalisée, la dissociation, et les suggestions mentales.
En comprenant mieux les mécanismes neuronaux à l’œuvre, la neuro-hypnose s’impose aujourd’hui comme un outil thérapeutique sérieux, notamment dans la gestion de la douleur chronique, des troubles anxieux, ou encore dans le cadre de certaines anesthésies médicales.
Conclusion :
L’hypnose n’est pas une simple affaire d’intuition ou de relaxation. C’est un état neurocognitif spécifique, mesurable, reproductible, et surtout modulable. Grâce aux neurosciences, nous découvrons peu à peu comment le cerveau entre dans cet état modifié de conscience — et surtout, comment il peut en sortir transformé.
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