L’hypnose soigne-t-elle tout ? Une méthode en plein essor

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Arrêter de fumer, apaiser une douleur chronique, dormir sans somnifère, mieux vivre une IRM… L’hypnose semble aujourd’hui capable de soulager bien des maux. Longtemps reléguée au rang de pratique marginale, voire de spectacle, elle entre peu à peu dans le champ médical. Mais soigne-t-elle vraiment tout ? Et comment fonctionne-t-elle ?

Hypnose : entre fantasmes et réalité

Nathalie fume depuis vingt ans. Elle a tenté d’arrêter plusieurs fois, sans succès. À chaque tentative, le stress la submerge, elle devient irritable, et finit par reprendre la cigarette. Jusqu’au jour où une amie lui parle d’une méthode qui a marché pour elle : l’hypnose. Curieuse mais sceptique, Nathalie s’interroge. L’hypnose, n’est-ce pas ce truc bizarre où l’on perd le contrôle ? Va-t-on entrer dans sa tête pour la manipuler ?

Ces peurs sont fréquentes, mais infondées. Contrairement à l’image véhiculée par la télévision ou certains spectacles, être sous hypnose ne signifie pas perdre conscience ni volonté. Il s’agit d’un état modifié de conscience, entre la veille et le sommeil, dans lequel l’attention est focalisée, et la suggestibilité accrue. Le patient reste libre de sortir de cet état à tout moment.

Une approche complémentaire en plein essor

Aujourd’hui, l’hypnose est reconnue pour ses nombreuses indications médicales : lutte contre la douleur, réduction du stress, phobies, troubles du sommeil, anxiété… Utilisée en complément d’un traitement classique, elle permet souvent d’en améliorer les effets, tout en réduisant la consommation de médicaments.

Dans un contexte de remise en question des dépenses de santé et de « déremboursement » de nombreux traitements, l’hypnose apparaît comme une alternative intéressante et peu coûteuse. Elle ne remplace pas les thérapies conventionnelles, mais elle les accompagne et les renforce.

Applications concrètes et études cliniques

Malgré une longue histoire dans les hôpitaux français, notamment à la Pitié-Salpêtrière, l’hypnose médicale est restée longtemps confidentielle. Ce n’est qu’en 1998 que la consultation d’hypnose y a été relancée en psychiatrie. À l’époque, seuls des patients hystériques y étaient orientés, reflet des anciens préjugés.

Depuis, les choses ont évolué. Des études cliniques internationales ont montré que l’hypnose peut aider dans certains épisodes dépressifs dits « réactionnels » (comme après un deuil), dans l’anxiété généralisée ou encore dans les troubles du sommeil, permettant parfois de se passer de médicaments hypnotiques.

Hypnose et phobies : une alternative douce

L’un des champs où l’hypnose montre des résultats impressionnants est celui des phobies. Allan Cyna, anesthésiste en Australie, relate le cas d’un enfant de 5 ans atteint d’une peur panique des piqûres. Grâce à l’hypnose, l’enfant a pu surmonter sa terreur sans recourir à une anesthésie générale à chaque injection.

Autre exemple : la claustrophobie. Certaines personnes ne peuvent supporter de passer une IRM à cause de la sensation d’enfermement. Une simple séance d’hypnose avant l’examen peut suffire à calmer l’angoisse et éviter l’annulation ou l’usage de sédatifs.


Alors, l’hypnose soigne-t-elle tout ?

Non, l’hypnose n’est pas une solution miracle ni une baguette magique. Elle ne guérit pas toutes les maladies, et ne remplace ni la chirurgie, ni les traitements médicamenteux indispensables. Mais elle soigne autrement, en aidant le patient à mobiliser ses propres ressources, à retrouver un équilibre, à mieux vivre avec ses douleurs ou ses angoisses.

Loin des clichés, l’hypnose s’impose progressivement comme un outil thérapeutique sérieux, fondé sur des bases scientifiques, et pratiqué par des professionnels de santé formés. Elle mérite d’être mieux connue… et peut-être même, essayée.

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